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DURABILITé | PODCAST – 11:54 MIN

Talking heads – Un engagement actionnarial audacieux en faveur de l’atteinte d’objectifs ESG

Daniel Morris
By JANE HO, DANIEL MORRIS 20.02.2023

Dans cet article

    En Asie, comme partout ailleurs, les investisseurs ont accordé ces dernières années de plus en plus d’importance à l’alignement de leurs investissements sur des objectifs environnementaux, sociaux et de gouvernance. L’une des conséquences a été la reconnaissance croissante de l’importance de l’engagement actionnarial au niveau mondial. Cela est particulièrement vrai en Asie et dans le Pacifique, une région critique pour des problématiques telles que le changement climatique et la mise en œuvre d’une transition énergétique juste.    

    Écoutez ce podcast de Talking heads avec Jane Ho, Responsable de l’engagement actionnarial chez BNP Paribas Asset Management pour la région Asie-Pacifique (APAC), et Daniel Morris, Responsable de la stratégie de marché, qui discutent de l’évolution du rôle de notre engagement actionnarial en Asie.

    Vous pouvez également écouter et vous abonner à Talking heads sur YouTube et en lire la transcription.  

    XXX BNP AM

    Lire la transcription

    Daniel Morris : Bonjour et bienvenue dans le podcast Talking Heads de BNP Paribas Asset Management. Chaque semaine, Talking Heads vous propose des réflexions et une analyse approfondies à travers le prisme de la durabilité sur des sujets qui comptent vraiment pour les investisseurs. Dans cet épisode, nous allons parler de l’engagement actionnarial.

    Je suis Daniel Morris, Responsable de la stratégie de marché, et j’ai la joie d’accueillir Jane Ho, Responsable de l’engagement actionnarial pour la région Asie-Pacifique. Bienvenue, Jane, et merci de votre participation.

    Jane Ho : Merci, Daniel. Je suis très heureuse d’être ici aujourd’hui avec vous.

    Daniel Morris : Au fil des ans, nous avons constaté une tendance croissante à l’engagement de la part des entreprises et des investisseurs auprès d’autres entreprises en vue d’atteindre des objectifs de durabilité. L’engagement actionnarial joue un rôle important. Mais pour les auditeurs qui ne sont peut-être pas aussi familiers avec cet aspect de l’investissement, pourriez-vous nous donner votre définition de l’engagement actionnarial et nous parler des changements que vous avez observés ces deux dernières années dans ce domaine en Asie ?

    Jane Ho : Chez BNP Paribas Asset Management, nous pensons que la durabilité économique est essentielle pour préserver les rendements à long terme. Nous avons identifié trois préalables, que nous appelons les trois « E » pour transition Énergétique, durabilité Environnementale, et Égalité et croissance inclusive. L’engagement actionnarial consiste donc à utiliser nos investissements et notre influence auprès des entreprises et des responsables politiques en vue d’atteindre ces objectifs. Les principaux outils sont l’engagement par le vote, auprès des entreprises donc, et l’engagement auprès des responsables politiques par le biais du plaidoyer politique. Pour en venir à l’Asie, ce qui a vraiment changé, c’est que nous avons assisté à une forte intensification des activités et à une reconnaissance croissante de l’importance de l’engagement actionnarial à l’échelle mondiale. Mais cette région est surtout très concernée par des problématiques telles que le changement climatique et la mise en œuvre d’une transition énergétique équitable, tout en tenant compte notamment des communautés locales. Du point de vue des investisseurs, nous avons constaté que davantage de ressources sont consacrées à ce domaine. Davantage de politiques et de réponses sont élaborées dans ce sens de la part des investisseurs disposant d’un droit de vote. Ils s’efforcent, par exemple, d’avoir des politiques clairement définies afin que l’orientation de leur vote puisse être connue et anticipée, et y intègrent des considérations ESG, ainsi qu’un engagement en faveur de la gouvernance d’entreprise et des questions climatiques. Nous avons également vu des investisseurs utiliser toute une variété d’outils divers et variés. Il peut s’agir de poser des questions lors des AG, d’envoyer des courriers privés aux membres du conseil d’administration, de déposer et de soutenir des résolutions d’ordre climatique ou social traditionnellement considérées comme allant à l’encontre de la culture asiatique, avec des seuils de dépôt différents. Nous avons constaté une intensification de cette activité en Asie, qui constitue un moyen efficace d’amener le changement. Par exemple, au Japon l’année dernière, alors que de nombreuses résolutions avaient déjà été déposées par des ONG, un investisseur institutionnel a également émis pour la première fois une résolution sur le climat à l’encontre d’une entreprise japonaise – un prestataire de services aux collectivités dans ce cas précis. Bien que la résolution n’ait pas été adoptée, elle a envoyé un signal fort aux entreprises sur ce que les investisseurs recherchent, celle-ci ayant recueilli le soutien de plus de 25 % des votants.

    Daniel Morris : Avec les trois E, vous devez traiter de nombreux sujets. Pourrions-nous nous pencher sur certaines des grandes tendances que vous anticipez pour 2023 ?

    Jane Ho : L’une des grandes tendances est l’attention accrue portée à la nature et à la biodiversité. Vous connaissez peut-être le programme Climate Action 100+, qui est le plus grand programme d’engagement collaboratif au monde, avec plus de 700 investisseurs représentant plus de 70 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion, qui s’engagent en collaboration avec les plus grands émetteurs, en d’autres termes, les entreprises du monde entier, sur les questions climatiques. Nous avons assisté au lancement d’un Nature Action 100 lors de la COP 15 à la fin de l’année dernière. Cette année, nous espérons que les investisseurs commenceront à s’engager auprès des entreprises en vue de réduire les pertes de nature. Nous sommes très actifs dans ce domaine et nous allons collaborer avec nos pairs du secteur afin de faire évoluer les attentes des investisseurs vis-à-vis des entreprises et de prendre part à ces engagements. De plus, l’accent ayant déjà été mis sur le climat, le volet social devrait être un domaine prioritaire cette année. Par exemple, en ce qui concerne le climat, nous ne pouvons pas faire de la décarbonation de manière isolée, en ignorant les communautés ou les travailleurs qui dépendent de la source d’énergie traditionnelle. En Asie, en particulier cette année, l’accent sera mis sur l’élimination précoce du charbon et sur les moyens d’y parvenir, ainsi que sur la manière de réunir marchés publics et privés pour financer ce projet. L’une des grandes composantes de ce projet sera de parvenir à une transition équitable. En ce qui concerne l’aspect social, la réglementation devrait également jouer un rôle. La diligence raisonnable au niveau de la chaîne d’approvisionnement européenne aura probablement un impact sur les fournisseurs asiatiques, en particulier dans des domaines comme les VE (véhicules électriques) ou les composants renouvelables. Bien évidemment, de nouvelles réglementations sont susceptibles de voir le jour. L’écoblanchiment suscite notamment de nombreuses inquiétudes. Ce n’est pas surprenant, étant donné que le secteur s’est développé si rapidement, et que les parties prenantes souhaitent voire exigent davantage de transparence. C’est une bonne chose. La définition même de l’investissement ESG devrait encore évoluer à l’échelle mondiale, comme nous l’avons vu avec le SFDR dans l’UE, la FCA au Royaume-Uni et, dans cette région, le SFC et le M&S, de même qu’à Hong Kong et Singapour. Cette année, nous verrons probablement davantage de ces directives, y compris des évolutions dans le domaine de la taxonomie, mais aussi des directives sur l’utilisation des données ESG. Cette année promet donc d’être bien remplie.

    Daniel Morris : BNP Paribas Asset Management est certainement fier de prendre part depuis des années aux questions ESG et à la gestion des investissements. Mais comme il ne faudrait pas s’asseoir sur ses lauriers, nous sommes toujours à la recherche de nouvelles façons de nous engager, de nouvelles façons d’avoir un impact. Pouvez-vous nous parler de certaines des nouveautés que compte lancer BNP Paribas Asset Management cette année ?

    Jane Ho : Chez BNP Paribas Asset Management, nous sommes partisans d’un engagement actionnarial audacieux, c’est pourquoi nous allons continuer à étendre et à intensifier nos efforts. Qu’est-ce que j’entends par audacieux ? En ce qui concerne les votes, nous n’avons pas peur de dire non aux propositions de la direction. Nous avons d’ailleurs un taux d’opposition plutôt élevé de 30 %. L’année dernière, nous avons soutenu 90 % des propositions d’actionnaires relatives au climat. Nous allons continuer à être très actifs sur ce front et à renforcer notre politique de vote. Cette année, par exemple, sur le sujet de la diversité des genres, nous avons relevé notre seuil pour la région Asie de 15 à 20 % pour la représentation minimale des femmes aux conseils d’administration. À titre de référence, nous l’avons porté de 30 à 35 % sur les marchés développés. Cela signifie que nous voterons contre tous les membres masculins des conseils d’administration des entreprises qui n’atteignent pas notre seuil minimum de diversité des genres. Et dans le même temps, nous nous engagerons sur cette question en amont des assemblées générales. L’année dernière, nous avons contacté 40 entreprises et la moitié d’entre elles ont amélioré la mixité de leur conseil d’administration conformément à notre politique. Nous pourrions faire de même cette année, voire nous engager encore davantage avec notre nouvelle politique. Sur le plan de l’engagement des entreprises, nous allons nous étendre à de nouveaux domaines. Certains secteurs n’étaient pas dans notre ligne de mire auparavant, notamment celui des produits chimiques dangereux. Avec d’autres investisseurs, nous collaborons sur la question systémique de la pollution chimique, qui entraîne de nombreux problèmes de santé publique et qui est un facteur de perte de biodiversité affectant les populations d’insectes et d’oiseaux, par exemple. Le groupe des « produits chimiques éternels », c’est-à-dire les produits chimiques qui ne se décomposent pas dans la nature, est particulièrement préoccupant. Ils sont omniprésents dans notre vie quotidienne : nous les retrouvons dans le maquillage, les imperméables, les pesticides. Une étude a révélé que les sols et l’eau de pluie dans le monde entier contiennent des niveaux de substances chimiques éternelles dépassant le niveau de sécurité fixé par les autorités. Il est donc important pour nous de nous engager auprès des entreprises sur ce point. Des réglementations devraient émerger rapidement, et pas seulement du côté de la gestion de la responsabilité, mais il devrait y avoir aussi des opportunités et des alternatives plus sûres. Nous nous intéressons également aux protéines durables. Nous sommes l’un des cinq investisseurs membres fondateurs d’une nouvelle plateforme en Asie, qui s’engage auprès des entreprises alimentaires sur les protéines durables. Cette année, la plateforme s’engagera auprès de plus de 40 entreprises alimentaires asiatiques : des entreprises laitières, des producteurs de poulet, des producteurs de fruits de mer, mais aussi des entreprises présentes tout au long de la chaîne de valeur, notamment des industriels, des distributeurs, des hôtels et des restaurants. Par protéines durables, j’entends non seulement la recherche de protéines alternatives, comme les alternatives végétales ou technologiques aux protéines animales, mais aussi des protéines animales responsables, prenant en considération certains facteurs, comme le climat, la déforestation, l’utilisation d’antibiotiques, la traçabilité et le bien-être animal. Enfin, dans le cadre de Nature Action 100, nous sommes membres d’un groupe de 11 investisseurs à la tête de cette initiative, et je pense donc que nous serons très actifs dans ce domaine. Nous avons donc beaucoup de projets en perspective.

    Daniel Morris : Merci beaucoup, Jane, de votre présence.

    Jane Ho : Merci, Daniel. J’ai été ravie d’être là.

    Avertissement

    Veuillez noter que les articles peuvent contenir des termes techniques. Pour cette raison, ils peuvent ne pas convenir aux lecteurs qui n'ont pas d'expérience professionnelle en matière d'investissement. Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur à la date de la publication, sont fondées sur les informations disponibles et sont susceptibles de changer sans préavis. Les équipes de gestion de portefeuille peuvent avoir des opinions différentes et prendre des décisions d’investissement différentes pour différents clients. Le présent document ne constitue pas un conseil en investissement. La valeur des investissements et les revenus qu’ils génèrent peuvent évoluer à la baisse comme à la hausse, et les investisseurs sont susceptibles de ne pas récupérer leur investissement initial. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Les investissements sur les marchés émergents ou dans des secteurs spécialisés ou restreints sont susceptibles d'afficher une volatilité supérieure à la moyenne en raison d'un haut degré de concentration, d'incertitudes accrues résultant de la moindre quantité d'informations disponibles, de la moindre liquidité ou d'une plus grande sensibilité aux changements des conditions de marché (conditions sociales, politiques et économiques). Pour cette raison, les services de transactions de portefeuille, de liquidation et de conservation pour le compte de fonds investis sur les marchés émergents peuvent être plus risqués. Les actifs privés sont des opportunités d'investissement qui sont absentes des marchés publics, comme les bourses de valeurs mobilières. Ils permettent aux investisseurs de s’exposer de manière directe à des thèmes d'investissement à long terme et donnent accès à des secteurs ou industries spécialisés, comme les infrastructures, l'immobilier, le private equity et d'autres solutions alternatives difficilement accessibles via des moyens traditionnels. Les actifs privés doivent toutefois faire l’objet d'une approche rigoureuse en raison d'un niveau d'investissement minimum souvent élevé, d’une complexité accrue et d'une forte illiquidité.
    Risque lié à la prise en compte de critères ESG : l'absence de définitions et de labels communs ou harmonisés concernant les critères ESG et de durabilité au niveau européen peut entraîner des approches différentes de la part des sociétés de gestion lors de la définition des objectifs ESG. Cela signifie également qu'il peut être difficile de comparer des stratégies intégrant des critères ESG et de durabilité dans la mesure où la sélection et les pondérations appliquées à certains investissements peuvent être basées sur des indicateurs qui peuvent partager le même nom mais ont des significations sous-jacentes différentes. Lors de l'évaluation d'un titre sur la base de critères ESG et de durabilité, la société de gestion peut également utiliser des sources de données fournies par des prestataires de recherche ESG externes. Compte tenu de la nature évolutive de l'ESG, ces sources de données peuvent pour le moment être incomplètes, inexactes ou indisponibles L'application de normes de conduite responsable des affaires ainsi que de critères ESG et de durabilité dans le processus d'investissement peut conduire à l'exclusion des titres de certains émetteurs. Par conséquent, la performance du FCP peut parfois être meilleure ou moins bonne que la performance d’OPC dont la stratégie est similaire.

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